CAS DE PAMELA REYNOLDS
Pamela Reynolds est morte deux fois : une première fois pendant son opération en 1991, et une seconde et dernière fois à la suite d’une crise cardiaque en 2010. En 1991, elle a vécu une expérience de mort imminente (EMI) exceptionnellement bien documentée, car son activité cérébrale était mesurée et analysée pendant toute son opération.
L’opération
Alors jeune chanteuse-compositrice, Pamela Reynolds découvre à l’âge de trente-cinq ans qu’elle a un énorme anévrisme cérébral[1], pouvant se rompre à tout moment et entraîner sa mort. Elle est opérée malgré les nombreux risques que présente l’intervention. Afin de retirer tout le sang de la zone à opérer, le neurochirurgien pratique un arrêt circulatoire en hypothermie profonde[2] : il draine tout le sang hors de sa tête, afin de supprimer la pression dans les artères et dans l’anévrisme. Au fur et à mesure, l’activité du cerveau s’amoindrit, jusqu’à devenir totalement nulle. Pamela est cliniquement morte : l’électroencéphalogramme est plat, il n’y aucune réaction du tronc cérébral et une absence totale de circulation sanguine dans le cerveau.
L’EMI
Alors même qu’elle est cliniquement morte, Pamela sort de son corps et observe son opération : « Je me souviens avoir vu plusieurs choses dans la salle d’opération. […] Je me souviens de l’instrument qu’il tenait ; il ressemblait au manche de ma brosse à dent électrique »[3]. Elle entend la conversation entre une chirurgienne cardiologue et son neurochirurgien : « Et je me rappelle très bien une voix de femme disant : « On a un problème. Ses artères sont trop petites. » Et puis une voix d’homme : « Essaie de l’autre côté ». Ça semblait venir de l’autre bout de la table. Et je me souviens que je me suis demandé ce qu’ils pouvaient bien faire là puisqu’on m’opérait du cerveau ! En fait, ils se servaient de mon artère fémorale [l’artère fémorale se situe dans la cuisse, d’où l’étonnement de Pamela Reynolds qui se fait opérer au niveau du cerveau et qui voit les chirurgiens s’affairer autour de sa cuisse] pour drainer le sang et ça, je ne l’avais pas compris...»[3].
Puis, Pamela est attirée vers une lumière, où elle retrouve sa grand-mère ainsi que plusieurs de ses proches décédés. Elle rencontre même une de ses tantes, dont elle ignorait la mort à ce moment-là. Elle communique avec eux par télépathie et ressent un état de béatitude immense. Elle dit voir de manière « plus claire et plus nette »[3] et fait preuve d’un « état de conscience extrême »[3]. Malgré son désir de rester, son oncle la pousse à retourner dans son corps. A son retour, elle ressent une grande douleur : « c’était comme plonger dans une piscine d’eau glacée »[4], dira-t-elle plus tard. Elle entend et voit également les deux chocs du défibrillateur que les médecins utilisent pour faire repartir son cœur.
Pendant sa convalescence, Pamela déclare avoir eu des hallucinations. Elle décrit à ses médecins tous les détails qu’elle a saisis pendant l’intervention : l’échange entre les deux médecins à propos de ses artères, les instruments qu’ils utilisaient, et même la musique qu’ils écoutaient. Ses médecins lui avouent alors que tout ce qu’elle raconte est bel et bien réel ; ils ignorent comment cela est possible. Le neurochirurgien, qui l’opérait ce jour-là, a déclaré : « Je suis incapable de l’expliquer. J’ignore comment cela a pu se produire étant donné l’état physiologique dans lequel elle était »[5].
Paragraphe inspiré de VAN LOMMEL, Pim. Mort ou pas ?, Paris : InterEditions, 2015, pp. 169-173.
[1] Anévrisme cérébral : dilatation anormale de la paroi d’une artère intracrânienne, entraînant la création d’une poche de sang.
[2] Cette technique peut se réaliser uniquement lorsque le patient se trouve en état d’hypothermie, c’est-à-dire une fois que sa température corporelle s’est abaissée à environ quinze degrés Celsius. A cette température, il n’y plus aucune activité cérébrale possible.
CHARBONIER, Jean-Jacques. Les 7 bonnes raisons de croire à l’au-delà, Paris : Guy Trédaniel, 2012, p.53.
[3] VAN LOMMEL, Pim. Mort ou pas ?, Paris : InterEditions, 2015, p. 171.
[4] VAN LOMMEL, Pim. Mort ou pas ?, Paris : InterEditions, 2015, p. 172.
[5] VAN LOMMEL, Pim. Mort ou pas ?, Paris : InterEditions, 2015, p. 173.